LE NÉOLIBÉRALISME, UN MODÈLE ARCHAÏQUE

chaplin

Tous ceux qui s’opposent au néolibéralisme sont présentés comme archaïques. Ne nous y trompons pas, « C’est l’hôpital qui se moque de la charité ».

Le néolibéralisme repose sur l’individualisme, sur l’esprit de compétition, sur le marché, et sur la recherche de profit. En fait, il ne s’agit ni plus ni moins que d’appliquer à l’économie les lois dites « naturelles ». Ces lois sont celles de l’évolution des espèces (cf. la théorie de Biographie de Charles Darwin), celles qui régnaient aux origines de l’espèce humaine, celles qui ont accompagné l’homme depuis sa préhistoire : la loi du plus fort, la loi de la jungle, les plus gros mangeant les plus petits, les plus faibles et les moins adaptés disparaissant.

Or, pour une loi, être « naturelle » ne signifie pas pour autant qu’elle soit bonne. L’évolution de la nature et des espèces (et de l’homme en particulier) n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est aveugle, livrée au hasard et sans but. On ne peut donc affirmer que les lois « naturelles » du capitalisme sont bonnes pour l’homme à moyen et à long terme. Elles peuvent très bien conduire l’humanité dans une impasse, plus rapidement qu’on ne pourrait l’imaginer. (Exemple : épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique, replis communautaires, guerres…).

En terme d’organisation politique de la société, cette loi « naturelle », qui se traduit par la loi du plus fort, n’a conduit qu’à des régimes non démocratiques : féodalités, monarchies despotiques, oligarchies, théocraties, empires… et autres régimes totalitaires. Hormis quelques exemples éphémères, comme la Grèce Antique, il n’y a que depuis deux ou trois siècles, que l’homme a réussi à faire progresser, ici ou là, des valeurs « humaines » (par opposition aux valeurs « naturelles ») comme la démocratie, les droits de l’homme, la fin de l’esclavage, la liberté, l’égalité, la laïcité, la solidarité…

Or, que nous propose le néolibéralisme, sinon un système féodal où la force physique a été remplacée par le capital et les fiefs du Moyen Age par des entreprises internationales sur lesquelles les Etats ont de moins en moins de prises. Au niveau de la planète, la quasi-totalité des pouvoirs se trouve entre les mains d’une caste qui détient toutes les ressources financières.

On assiste ainsi à un retour en arrière sans précédent sur le plan social et politique. Les « Lumières » et les espoirs qu’elles avaient fait naître semblent bien loin.

C’est bien le néolibéralisme qui mérite le qualificatif d’archaïque et non ceux qui s’y opposent.

Pierre TOUREV

 

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