LA FABLE DU TRAVAIL CHER

travail trop cher

Depuis des décennies l’on nous persuade que le travail coûte cher, que cela est un  handicap, qu’il freine l’économie, favorise les délocalisations et crée du chômage. Bref, le travail est une tare qui est la cause de tous nos problèmes, ou plutôt c’est sa rémunération qui pose problème. Si les gens acceptaient de travailler gratuitement cela irait beaucoup mieux. D’ailleurs, à une époque c’était possible, on appelait cela l’esclavage et effectivement c’était très rentable pour ceux qui se plaignent aujourd’hui de la cherté du travail…

Le travail ne coûte pas cher, au contraire le travail crée de la richesse, il ne peut coûter, puisqu’au contraire il rapporte. Toutes les fortunes ont été crées par l’exploitation du travail et des travailleurs. Ce qui coûte cher, c’est ce que le capital prend au travail, c’est la rémunération des actionnaires, les dividendes distribués, les stock-options et les parachutes dorés. Sur un produit fini, la partie consacrée aux salaires des travailleurs est en constante diminution, ceux qui fabriquent le produit ont souvent un salaire dérisoire qui ne leur permet même pas, dans beaucoup de cas, de s’offrir ce qu’ils ont produit !

Et que l’on ne nous dise pas que pour produire il faut investir, le commencement n’a jamais été l’argent mais toujours le travail. Si avant de créer quoi que ce soit l’homme préhistorique avait attendu des investisseurs, l’humanité serait morte ! Si pour produire industriellement il faut des machines, très bien, mais ces machines ont-elles-même été fabriquées par du travail ! Et s’il a fallu des matières premières pour les fabriquer, et bien le bois, le fer, l’eau, le gaz ou le pétrole, tout cela est gratuit dans la nature. Et de l’exploitation à la transformation de ces matières premières, c’est du travail, du travail et seulement du travail. L’argent ne crée pas du travail, c’est le contraire !

Dire que le travail créateur de richesse coûte cher est une aberration. La recherche constante du profit maximum, voila ce qui coûte cher ! C’est cela qui dégrade les conditions de travail, qui tire les salaires à la baisse, qui met en concurrence les travailleurs entre eux et qui pèse non seulement sur le travail, mais sur l’ensemble de la société.

Ce ne sont ni les rentiers, ni les banquiers qui créent de la richesse ; si vous voulez faire pousser du blé, vous pouvez couvrir votre champs de billets de 500 euros et revenir six mois après, il n’y aura rien, car il faut labourer, semer, soigner, récolter …bref, il faut du travail, c’est cela qui permet la création de richesses, et pas de faire travailler de l’argent ! C’est facile de faire travailler les autres, d’encaisser les bénéfices, de se plaindre et dire que ça coûte cher !

Le travail tel qu’il est conçu dans notre société ne sert qu’à enrichir quelques oisifs qui vivent sans travailler, ces oisifs qui disent que le travail coûte cher, mais cher pour qui ?  Pour ces parasites qui nous exploitent et ne génèrent que de la misère, du chômage et de la précarité. Ce sont ces gens là qui dans le même temps encensent la valeur travail, car toutes ces fortunes privées ont été générées par l’exploitation des travailleurs, qu’ils soient jeunes, vieux, hommes, femmes, du nord ou du sud, ils ne représentent aux yeux des exploiteurs qu’un moyen de créer de la richesse, à leur seul profit.

Pour en finir avec l’exploitation et le travail salarié, il faut inventer un système où le seul but de l’activité économique ne serait ni de faire du profit ou de créer des emplois, mais seulement de satisfaire les besoins de chaque membre de la communauté. Car la valeur travail, ce culte de l’effort bon marché qui fait le choux gras des nantis, est la référence de ceux qui ne bossent pas et encaissent les bénéfices. Car malgré la propagande du système, le travail ne libère que celui qui n’est pas soumis à la nécessité de travailler pour gagner sa vie. Alors, si le travail coûte cher, vivons dans l’opulence, arrêtons de travailler

 « Il est beau de ne pratiquer aucun métier, car un homme libre ne doit pas travailler pour servir autrui »…ARISTOTE

Pour en savoir plus sur ces « pauvres riches »

9 réflexions sur “LA FABLE DU TRAVAIL CHER

  1. J’adhère complètement à votre point de vue.
    D’ailleurs, pour l’absurdité de l’idée selon laquelle le soit disant coût du travail serait trop élevé, on peut utiliser des arguments purement « capitalistes ». On constate que plus le « coût » du travail est élevé, plus la productivité est élevée, et plus la plus-value accaparée par le capital est élevée également ! (je détaille cette analyse dans mon post sur le sujet consultable ici : http://wp.me/p3i0qA-ao).
    Il est donc totalement aberrant de considérer que le coût du travail est un problème !

  2. Bonjour,

    J’ignore comment sortir l’humanité de ce carcans, mais il faudrait l’en sortir ! Un grand effondrement ? Mais ce n’est pas ici le propos.

    Le « travail » est un comportement social, en effet. Et individuel aussi : si tu veux casser la croûte, il te faut cueillir des graines, ou les faire pousser. Il est avant toute chose un acte de survie. Je place « travail » entre guillemets, car il fait partie de ces mots à rayer pour toujours, de la carte des vocables humains. Il véhicule un conditionnement qui inclue la contrainte, voire la force, par son sens originel. Et le sens originel des mots reste ancré dans la mémoire collective tant qu’autre chose ne l’a pas supplanté. Il y fait son chemin jusqu’à formater les comportements (nous y sommes en plein pour beaucoup de choses, car l’humanité industrialisée est toute récente).

    Le mot travail n’est pas un archétype fondateur de l’humanité, car trop récent, mais il pourrait bien le devenir si on laisse en l’état l’idée de « travail », ou si on le laisse empirer. Vous devez en connaître le premier sens : tripalium est le mot latin ayant donné « travail ». Qu’est un tripalium ? Un instrument de torture ! « (Antiquité) Instrument d’immobilisation et de torture à trois pieux utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles. » C’était surtout des juifs, d’ailleurs (comme Jésus de Nazareth).

    Ce qui en dit long sur tous les concepts qu’il véhicule.
    Ici un lien vers une courte analyse étymologique bien faite, du mot : http://lvc.philo.free.fr/Travail2.pdf

    Je ne sais pas comment était exprimé ce mot avant les religions (qui sont les bases de nos savoirs, que ça nous plaise ou pas). J’aimerais savoir (si quelqu’un sait, je suis preneuse d’infos). Les sociétés de chasseurs-cueilleurs avaient-elles la notion de « travail » ? Probablement pas. C’est lorsque certaines se sont organisées en « états agricoles » que domination, exploitation d’autrui, esclavage, conquêtes, guerres sont certainement apparus, selon une logique de comportement humain (vision contemporaine toutefois)… C’est donc la grande inconnue, nous en avons appris un peu plus, récemment, en découvrant que les premiers hominidés connus n’étaient pas agressifs (pas de cicatrices de souffrances sur leurs squelettes contrairement aux squelettes des Neandertal victimes du premier massacre ethnique de l’humanité, littéralement « fracassés » par Cro Magnon, le gentil papa d’homo sapionce…). Ceci est juste pour illustrer l’agressivité du mot travail ! 😉

    Ma phrase préférée de cet article (la lire me met en joie) est simplement profondément humaine, pas de bla-bla, pas de graphiques économiques… pas d’intello-machin-truc, juste du bon sens, de l’équilibre et de l’amour d’autrui, et j’adore retrouver l’humanité chez les citoyens du monde : « Pour en finir avec l’exploitation et le travail salarié, il faut inventer un système où le seul but de l’activité économique ne serait ni de faire du profit ou de créer des emplois, mais seulement de satisfaire les besoins de chaque membre de la communauté. ».
    Merci l’ami, de l’avoir écrite. Je veux la même chose.

    Par conséquent, il faudrait rendre au « travail » la noblesse de l’ouvrage. Œuvre. Œuvrer pour la société, pour soi, c’est fabriquer quelque chose que l’on peut échanger avec d’autres ouvrages, par exemple. Dans une société utopique, celle à laquelle j’aspire depuis toujours, et c’est plus facilement réalisable qu’on ne peut le penser, chaque individu donnerait ses ouvrages et recevrait les ouvrages des autres. Étant donné la richesse et la diversité des hommes, ce serait foisonnant. Le « travail » devenu richesse planétaire n’en serait plus ! PARTAGE. Le mot que je préfère dans tout le dictionnaire.

    Le problème de la cupidité se posera-t-il ? Probablement, car il semble que ce soit dans la nature humaine (mais pas aussi répandu qu’il le semble). Une société où les échanges d’ouvrages contribuent au bien-être de chacun de ses membres devrait révéler peu de frustration et peu de cupidité. Cette cupidité devra être obligatoirement encadrée, pour protéger le plus grand nombre des méfaits d’une poignée de vautours, et éviter de retomber dans le schéma que nous connaissons actuellement.

    Quelques personnes s’organisent déjà autour de cette utopie. Je la vois en grand ! De plus, quel bonheur d’œuvrer au bonheur, non ? L’humanité comporte tant de diversités et de talents qu’un nouvel essor me semble possible. Mais qui en a envie ? En fait, en lisant les commentaires, je me dis que personne n’en a vraiment envie. Ou si peu de personnes… La plupart pense à un aménagement de l’existant. A changer les cartes de l’économie, de la finance, de tous ces trucs inutiles au plus grand nombre, et très utiles aux dominants. En fait, la plupart, évolution d’homo sapionce, ex Cro Magnon oblige, sont devenus des dominants prédateurs…

    La bise citoyenne.

  3. bon , marx a toujours un peu de succès
    mais il nous aide peu à analyser les 150 ans qui nous séparent de ses oeuvre et la société d’aujourd’hui, avec ses classes moyennes,sa sécu, son RMI/RSA, la démocratie, l’absence de révolution…

  4. Bonjour,

    Cet article est bon sur le fond (et donc très utile dans une conversation courante).

    Mais dans sa formulation, il entretient toute une série de confusions qu’il conviendrait d’éviter ; entre :
    • Travail, activité, emploi et métier (Ne faut-il pas toujours commencer par des distinctions de genre et d’espèce ?)
    • Argent et monnaie (c’est dans l’économie « formelle » qu’ils sont confondus, pas dans l’économie « substantive »)
    • Richesse, pauvreté, misère (la « pauvreté » peut être une « richesse », ce que ne sera jamais la « misère »)
    • Salaire, revenu, rémunération (même un esclave reçoit un « revenu » à condition qu’il travaille, va travailler ou a travaillé)

    Amitiés

  5. Je suis d’accord avec votre analyse. En fait je crois que c’est l’argent qui permet aux structures, institutions et autres de se maintenir et même proliférer. J’ai donc demander au Conseil Constitutionnel de bien vouloir abolir l’argent comme on l’a fait la nuit du 4 août 1789 pour les privilèges, au XIXs l’esclavage et au XXs, la peine de mort. Abolir l’argent ne touchera à rien de vivant.

    • A LOLO,
      votre commentaire n’est pas arrivé, vous pouvez constater que sur ce site sont publié également les commentaires qui sont contre les articles. Évidement les commentaires qui ne sont pas un minimum argumentés et seulement injurieux sont élimines. réessayez….

    • LE MEDEF VOUDRAIT BIEN VOIR TOUS CES MIGRANTS REDEVENIR LES ESCLAVES DE L’ UE
      MUTTER MERKEL AUSSI qui donne deja 1 euro de l heure et un bol de riz par jour !!

      supprimons 600000 SUR 650000 ELUS ET LA MOITIE DES BENEVOLES QUI FONT LEURS BOULOT surtout sans les communes sports biblios garderies ect…….

  6. Ce que l’on ne dit jamais assez, c’est que le travail n’est que social. Non seulement il est produit par tous, mais il s’accumule historiquement. De même que les connaissances progressent inexorablement, tant en qualité que quantité, de même le travail social conduit l’humanité vers de nouvelles libérations.

    Or, le capitalisme fait tout reposer sur l’appropriation privée des richesses produites par le travail social. C’est une des plus grosses contradictions que l’humanité entière doit dépasser : elle doit s’accaparer des fruits de son travail et ne plus s’en faire déposséder.

    C’est ainsi que les banques concentrent des richesses et du pouvoir de s’enrichir encore et toujours, assujettisant et aliénant les travailleurs modestes ou non. Leurs fortunes se comptent en milliards et pourtant elles ne produisent rien.

    Non, le travail n’est pas cher. Et les salariés devraient jouir d’un bon salaire qui les rende dignes. Il faut dépasser ce niveau de salaire qui ne sert qu’à produire et se reproduire. Il faut viser un salaire qui permette au travail d’accéder aux loisirs et à la culture, à l’épanouissement, à des formes de bonheur.

    Pour cela, il faut détruire toutes les aliénations et tous ceux qui s’approprient nos vies et les dirigent. La révolution socialiste libèrera des énergies et des trésors d’humanité.

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