CE QUI NOUS ATTEND

La crise et les solutions proposées sont dans la droite ligne de « la stratégie du choc » de Naomie Klein. Laurence Parisot, et les Bouygues, Lagardère, Dassault, Arnaud Pinault, sont pressés d’en finir avec ce qui reste du code du travail, des avancées sociales et du programme de CNR. Pour cela les médias à leur botte font tout pour dramatiser la situation afin de faire baisser les salaires, et d’augmenter encore plus la précarité.

Combien de fois n’a-t-on pas entendu de la part des commentateurs et des politiques que l’intransigeance des revendications salariales mettrait le pays à genoux. Il faut bien admettre que ce discours culpabilisant a porté ses fruits, et au fil du temps, on a vu les organisations syndicales mettre un bémol à leurs revendications. Il est grand temps que nos concitoyens reprennent en main le terrain politique, et ne se laissent pas abuser par les belles paroles de bonimenteurs professionnels. Il faut se demander pourquoi les richesses produites ne profitent toujours qu’aux mêmes personnes. Pourquoi, alors que le nombre de fonctionnaires ne cesse de diminuer, le déficit de l’Etat ne cesse d’augmenter. Où passe l’argent soit disant économisé ? Et pourquoi, alors qu’en 20 ans la richesse produite a plus que doublé, pourquoi la protection sociale a diminué et le chômage augmenté ?

Dans notre pays où la colère devrait être dirigée contre ceux qui nous exploitent, nous oppriment et nous méprisent, et bien au contraire, cette colère désigne le pauvre, l’étranger, le précaire, bref le modeste.

Si vous abdiquez, si vous refusez de vous battre, en face ils sont toujours unis et prêts à défendre leur intérêt. Alors pour ne pas dire « je ne savais pas », voici ce qui vous attend : suppression de la durée légale du temps de travail et du SMIC, le tout sera dorénavant négocié par branche, suppression de la cinquième semaine de congés et des RTT, remplacement systématique des CDI par des CDD de trente mois, casse du statut de la fonction publique en précarisant l’ensemble des fonctionnaires, recul des départs en retraite et baisse du niveau des pensions, totale déréglementation du travail du dimanche, et fin du principe de repos dominical. Et pour ceux qui voient Le Pen et Bayrou comme une alternative, sachez que tous deux proposent un plan de rigueur, et sont  favorables aux mesures réclamées par le Medef sous prétexte de flexibiliser le code du travail. Et soyez sûr que Le Pen n’hésitera pas à porter atteinte aux  droits syndicaux et au droit de grève.

Ce qu’ils veulent, c’est nous faire payer la crise d’un système économique au bord de l’asphyxie. De la Grèce au Portugal, en passant par l’Italie, la France ou l’Espagne, ce sont les travailleurs qui doivent accepter l’austérité pour résoudre une crise dont les seuls responsables et les seuls bénéficiaires sont les banquiers et les rentiers !

Ce qui était impossible pour le Patronat et la bourgeoisie il y a 30 ans est super facile aujourd’hui. Grâce aux luttes et aux legs de nos anciens, notre génération a été pour beaucoup à l’abri du besoin, le monde du travail était soumis à des règles, la protection sociale développée, les prix encadrés et l’avenir ouvert. Nous nous sommes donc laissés endormir. Pendant ce temps le capital et le grand patronat n’a jamais cessé de lutter contre cet état de fait. Nous, nous avons baissé les bras. Nous nous sommes contentés de vivre et de consommer. Nous leur avons abandonné le terrain politique, leur télévision et leur propagande ont fait le reste. Nous livrons nos enfants à ceux qui aujourd’hui nous exploitent, en nous contentant de leur dire : « c’est comme ça, on ne peut pas faire autrement ! »

« Ceux qui ne bougent pas, ne sentent pas leurs chaines »

Rosa LUXEMBOURG

2 réflexions sur “CE QUI NOUS ATTEND

  1. bonjour, je fait tourner cet article a tous mes contact mail, avec pour seul mot d’ordre : partager !

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