LE CAPITALISME EST-IL LA FIN DE L’HISTOIRE ?

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Le communisme n’a-t-il pas fait des millions de morts ?

Certains régimes qui se réclamaient du communisme – ceux de Staline, Mao, Pol Pot… – ont tué des millions de personnes en tout. Les communistes dont nous nous revendiquons ont toujours été les premières victimes de ces tyrannies. Staline a par exemple fait exécuter toute la génération de militants qui ont fait la révolution russe de 1917. Nous étions, sommes et serons des ennemis irréconciliables de ces régimes staliniens. Mais il est absurde de dire que c’est le « communisme » qui a causé ces morts. Ces sociétés n’avaient rien de communiste. Il ne vient à l’idée de personne d’additionner les victimes des régimes qui se disaient « démocratiques » pour en faire un « livre noir de la démocratie ». Enfin et surtout, tous ces régimes, ainsi que les régimes fascistes, n’auraient jamais pu exister si le monde n’était pas déchiré par une lutte de classe impitoyable. Le capitalisme reste la raison principale des drames que l’humanité a connus et continue de connaître.

Le capitalisme n’a-t-il pas gagné sur le communisme ?

Au début des années 1990, avec l’écroulement de l’URSS, le capitalisme semblait triomphant. Les économistes vantaient tous le capitalisme et les pseudo-philosophes prétendaient que l’on avait atteint la « fin de l’histoire »… Pourtant dès les années 1970, l’économie capitaliste n’était déjà plus aussi dynamique, et la grande crise de 2008 est venue rappeler combien il n’a pas « gagné ». Mais surtout, le capitalisme n’a pas gagné sur le « communisme », mais sur des pays de l’Est qui étaient dès le départ plus pauvres, et où des dictatures ont tout misé sur le militarisme pour se maintenir en place. Nous restons convaincus que le communisme réel, autogestionnaire, remplacera définitivement le capitalisme si les travailleurs parviennent à le mettre en place.

Au moins le capitalisme a apporté la démocratie non ?

Le capitalisme a tendance à être plus démocratique que les sociétés esclavagistes ou les monarchies féodales. Mais concrètement c’est une démocratie organisée par et pour la classe bourgeoise, pour que les gens importants puissent décider entre eux de comment gérer leur système. Il suffit de se rappeler que les premières élections ont été organisées avec un suffrage censitaire (seuls ceux qui étaient assez riches pouvaient voter !), et que les simples travailleurs ont dû se battre pour imposer leur droit de participer.

Mais aujourd’hui, chaque citoyen dispose d’un droit de vote égal ?

En réalité, passé les premières frayeurs, les capitalistes se sont rendus compte que le droit de vote pour tous ne les empêchait pas de garder leur pouvoir. Premièrement, les candidats aux élections sont majoritairement… des bourgeois. Qui a le temps, les connaissances, le réseau d’influence pour se lancer en politique et faire campagne ? Des gens qui finalement, ont en général assez peu de choses à reprocher au système. Si un employé ou une ouvrière se retrouve à passer au travers de ce genre de filtre invisible, que va-t-il se passer ensuite ? Un revenu de député de 10 000 €, et en général pour la vie, sans retour vers le monde du travail de la majorité de la population. Bien sûr, cela a des conséquences sur l’idéologie de ces élus… Pourquoi 60% des ouvriers/ères s’abstiennent ? Parce qu’ils sont celles et ceux pour qui le droit est le plus virtuel, et ne change quasiment rien.

Article original sur Anti-K

« La communication est à la démocratie ce que la violence est à la dictature »…Noam Chomsky