LA FAMEUSE DETTE

Depuis des décennies on nous rabâche les oreilles avec un discours culpabilisateur bien connu « les caisses sont vides, les français vivent au dessus de leurs moyens ». Ceci dans le seul but d’accepter la diminution des dépenses publiques et de justifier les baisses d’impôts qui vont avec.

Ces arguments destinés à nous faire accepter les mesures d’austérité mélangent allégrement les comptes de l’Etat et ceux de la France. D’une part les recettes  de l’Etat sont de 360 milliards, alors que la France « gagne » 2000 milliard d’euros : c’est le PIB. D’autre part le mot de dette « publique » regroupe l’ensemble des dettes contractées par l’Etat, les administrations, les collectivités locales, mais aussi la sécurité sociale. On entretient un flou artistique, car le budget de l’Etat et des collectivités est financé par l’impôt et celui de la sécurité sociale par les salaires.

La dette publique représente 80% du PIB contre moins de 20% en 1973, mais cette façon de présenter la dette par rapport au PIB  laisse à penser que s’il fallait rembourser la dette d’un seul coup, la France serait ruinée. Ce raisonnement est idiot, c’est comme celui qui emprunte pour acheter un appartement ou une voiture, si on lui demande de rembourser d’un seul coup la totalité de son emprunt, il est ruiné ! Il est malhonnête de parler de dette sans examiner les avoirs. On n’est pas en faillite simplement parce qu’on est endetté, mais seulement quand on a plus de dettes que d’avoirs. La France possède des actifs qui sont supérieurs à la dette, évidement ce qui est inquiétant, c’est que l’État à travers les privatisations est en train de dilapider son patrimoine. C’est comme si après avoir bradé votre voiture neuve, vous en preniez une en leasing et que vous faisiez un crédit pour acheter l’essence !

Le déficit budgétaire de l’État n’est pas comme on veut nous le faire croire parce qu’il y a trop de dépenses et notamment à travers la fonction publique, mais plutôt par l’affaiblissement délibéré des recettes de l’État. Ce phénomène a été reconnu par le rapporteur général de la commission des finances de l’assemblé nationale : les dépenses stagnent et les recettes diminuent.  Contrairement à un chef de famille, l’État a le pouvoir de fixer lui-même ses revenus, donc quand on limite soi-même ses propres recettes, il faut bien trouver d’autres sources de financement : c’est l’emprunt. Et à qui emprunte-t-on sous forme d’obligations du Trésor, aux plus riches évidemment ; si au lieu de faire payer les plus riches par les impôts, le gouvernement leur emprunte, cela ne peut qu’aggraver le déficit.

Depuis 2000, les baisses régulières d’impôts ont amputées les recettes de l’État. Si les budgets successifs avaient seulement été conçus comme celui de 2000, le budget de l’État aurait été en excédent ces dix dernières années ! Mais dans le seul but de réduire les impôts payés par les plus riches sur les sociétés et les plus valus, l’État s’est privé d’une recette de 40 à 60 milliards par an !

De plus, si l’on supprimait les cadeaux fiscaux, le budget de l’État ne serait pas loin de son équilibre, ajoutons à cela que l’État prend à sa charge, en plus de ses dépenses courantes propres, la compensation des exonérations de cotisations sociales par exemple. Cette seule compensation payée par le budget de l’État s’élève à 30 milliards d’euros.

Ce sont les grands groupes du CAC 40 et les grosses fortunes comme Liliane B. qui font les bonnes affaires. Eux sont imposés à moins de 10% au total, alors qu’un salarié ou une petite entreprise est obligé de payer plein pot. Les niches fiscales permettant des allègements d’impôts et les niches dites sociales, c’est-à-dire permettant des allègements de cotisations représentent a elles seules plus de cent  milliards !  Ensuite les niches «diverses et variées» atteignent prés de 80 milliards, c’est à dire l’équivalent de la fraude fiscale. Parait qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses … on nous aurait mentit ? Mais alors vraiment a l’insu de notre plein grès, car quiconque prends le temps de se renseigner comprends l’énorme arnaque que l’on nous fait ingurgiter!

« Nous sommes plus riches que nous ne pensons ; mais on nous dresse à l’emprunt  et à la quête.» Montaigne

A lire également : LA DETTE DE LA FRANCE

3 réflexions sur “LA FAMEUSE DETTE

  1. Je viens de vous découvrir grâce à un sympathique lecteur qui a posté un commentaire sur mon article à Agoravox (http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/une-dette-si-enrichissante-pour-110390?debut_forums=0#forum3225285)votre blog. Comme je suis heureux de savoir qu’il y a encore des gens comme vous ! On y croit plus à force de vivre sous la férule d’un certain « banditisme ». Leonardo Sciassia disait que lorsque le grand banditsme est au pouvoir, alors on était en dictature. Un exemple pour finir : un quidam très bien de sa personne fréquentait depuis quelques années la BNF…comme il utilisait beaucoup internet, un agent de sécurité a été plus curieux que les autres…Résultat, on a découvert que le quidam en question venait gérer son réseau de prostitution directement à travers l’Internet BNF…

  2. Si vrai, je découvre votre blogue et il nous apprend beaucoup, simplicité dans les articles, et des très bonnes analyses, longue vie à vous tous qui vous décarcassés pour l’information

  3. Merci pour le temps que vous passer sur ce blog et les informations que vous faites figurer. En tout cas c’est un blog utile de plus il est facile à consulter. Bonne continuation pour ce merveilleux travail.

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