SYRIE : tout est en place pour un affrontement de plus grande ampleur !

A Kurdish fighter walks with his child in the center of the Syrian border town of Kobane, known as Ain al-Arab, on January 28, 2015. Kurdish forces recaptured the strategic town on the Turkish frontier on January 26 in a symbolic blow for the jihadists who have seized swathes of territory in a brutal onslaught across Syria and Iraq. AFP PHOTO / BULENT KILIC

Le lancement de frappes aériennes russes contre des milices islamistes en Syrie, dénoncées de manière belliqueuse par Washington, fait peser la menace non seulement de nouveaux massacres en Syrie, mais d’une confrontation militaire même plus dangereuse entre les deux plus grandes puissances nucléaires du monde.

Les raisons de l’intervention du gouvernement Poutine en Syrie sont claires. Il craint que si Washington réussit à renverser Assad, cela intensifiera la politique américaine d’encerclement, d’affaiblissement et finalement de démembrement de la Russie elle-même. Des milliers de combattants islamistes qui se sont déversés dans la Syrie de Tchétchénie et d’autres régions du Caucase seront renvoyés chez eux pour mener des soulèvements séparatistes contre Moscou, sans aucun doute avec le soutien des États-Unis, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, etc.

L’action de Moscou vise à frustrer la politique des Etats-Unis de renverser le président syrien Bachar al-Assad, seul allié arabe de la Russie au Moyen-Orient et hôte de l’unique port naval russe hors de l’ancienne Union soviétique. La destruction du régime Assad, en outre, favoriserait la poussée de Washington pour affirmer son hégémonie sur l’ensemble du Moyen-Orient. Cela ouvrirait la voie à un nouveau gazoduc qui fournirait au Qatar un accès plus direct au marché d’Europe occidentale, portant atteinte aux intérêts des conglomérats énergétiques russes…et même si la Russie n’est plus communiste depuis longtemps, Poutine reste l’homme à abattre, car il  a permis le rétablissement rapide de l’économie de son pays après la chute de l’Union Soviétique et l’épisode Eltsine, et surtout, il est capable de mener une politique étrangère indépendante, sous le sceau de sa propre politique monétaire, en refusant d’obéir aux directives de Washington.

La principale responsabilité de la destruction de la société syrienne et la transformation du pays en brûlot pour une éventuelle guerre nucléaire incombe à l’impérialisme américain. Après le renversement et l’assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à la suite d’une guerre aérienne menée par les Etats-Unis, menée en tandem avec des forces djihadistes, dans de nombreux cas liées à Al-Qaïda, les Etats-Unis ont attisé une guerre civile sectaire en Syrie visant à renverser le régime d’Assad. Comme en Libye, en Afghanistan et en Irak, le but de l’intervention en Syrie était d’installer un régime fantoche américain pour faciliter l’établissement de l’hégémonie américaine sur le Moyen-Orient et la domination des vastes ressources énergétiques de la région.

Cette guerre de changement de régime, menée en alliance avec les monarchies sunnites du Golfe et la Turquie, a réduit la Syrie à un état de carnage et d’anarchie sans fin. Washington, qui a engendré l’EI, est intervenu en Syrie pour promouvoir les objectifs de l’impérialisme américain et de ses principaux alliés régionaux : l’Arabie saoudite, la Turquie, les monarchies pétrolières du Golfe persique et Israël. Ils cherchent à renverser le président syrien Bachar al-Assad et à le remplacer par un gouvernement fantoche soumis à leurs intérêts, qui ouvrirait la voie à une escalade de la campagne par Washington d’encerclement militaire et finalement de démembrement de la Russie.

Les États-Unis mènent une guerre sans fin à l’échelle mondiale qui détruit un pays après l’autre. Le risque que cette politique militariste provoque une confrontation directe avec la Russie et un embrasement général est réel. En avril dernier, le Pentagone a annoncé qu’il avait modifié les règles d’engagement américaines en Syrie pour permettre une action militaire contre toute force qui attaquerait des « rebelles » soutenus par les États-Unis. Le régime saoudien menace de lancer une intervention militaire directe. De plus, la France a déclaré que ses frappes ne viseraient pas seulement l’EI, mais aussi le régime syrien… régime syrien aux côtés duquel se battent les Russes ! Entretemps, les États-Unis et l’OTAN ont considérablement renforcé leur présence et leurs préparatifs militaires à travers l’Europe de l’Est, suite au coup d’État soutenu par l’OTAN l’année dernière en Ukraine. La Russie a également renforcé ses forces près de ses frontières occidentales.

Ceci dit, les dénonciations par Washington des actions de la Russie sont plus qu’hypocrites, car la palme de l’hypocrisie revient sans aucun doute aux états unis qui s’indignent parce que les frappes russes toucheraient des civils et parce que la Russie apporte son soutien à un dictateur … il est vrai que les américains n’ont jamais bombardé des cibles civiles ni causé aucune victime parmi les populations des pays dans lesquels ils sont intervenu. Quand à soutenir ou mettre des en place dictateurs la non plus, je crois, que les USA n’ont de leçons à donner à personne… eux, qui apportent la liberté et la démocratie aux populations en les ensevelissant sous des tapis de bombes !

Que les choses soient claires, il n’est question ici que d’intérêts économiques et stratégiques, les fables sur les droits de l’homme ou sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de même que l’indignation sur le nombre de victimes innocentes ou les images d’exactions commissent par tel ou tel camp ne sont que du baratin que l’on sert au journal de 20 H !

D’après WSWS

A propos de nos amis américains !

« Le nationalisme est une maladie infantile. C’est la rougeole de l’humanité »… Albert Einstein

Une réflexion sur “SYRIE : tout est en place pour un affrontement de plus grande ampleur !

  1. Sur 248 conflits qui ont eu lieu depuis la deuxième guerre mondiale, 201 ont été allumés par les USA. En total, depuis son indépendance en 1775, il faut compter 70 pays occupés par les USA. (www.euroweeklynews.com par l’éditorialiste Mike Walsh).

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