POUR UN SALAIRE A VIE

Pour en finir avec le chômage, l’assistanat et la pauvreté, il faut instaurer un salaire à vie ; pour cela l’économiste & sociologue Bernard FRIOT  propose d’en finir avec l’emploi et son «marché du travail», de mutualiser les cotisations salariales plus une cotisation économique sur la valeur ajoutée (question de rétablir ce que les actionnaires ont volé au salariat depuis les années 80), et de confier la gestion du Salaire à vie à la Sécurité sociale. Il est bon au passage de rappeler que les véritables charges patronales pour l’entreprise sont les dividendes distribués aux actionnaires. De même, on a tendance à dire : «Je n’ai pas de travail», alors que c’est «Je n’ai pas d’emploi» qui est approprié.

L’origine de la souffrance au travail, c’est l’emploi ! Il faut sortir le mot « emploi » de son sens banal de « poste de travail ». Bien sûr, pour qu’il y ait emploi, il faut qu’il y ait poste de travail, mais dans l’emploi c’est le poste de travail qui est qualifié, c’est le poste de travail qui est le support des droits. De ce fait, si on n’a pas de poste de travail, on se retrouve à poil ! Parce que ce n’est pas le travailleur qui est reconnu comme qualifié, c’est le poste de travail, et l’employeur et l’actionnaire, qui seuls maîtrisent les postes, ont toute maîtrise sur le travail. La souffrance au travail est en réalité une souffrance à l’emploi et c’est pourquoi, sur le modèle de la retraite, il faut remplacer l’emploi par le salaire à vie.

La fonction publique repose sur une logique qui n’est pas celle de l’emploi mais du grade. C’est-à-dire que la qualification, et donc le salaire et l’ensemble des droits salariaux, sont attachés à la personne. Les fonctionnaires deviennent des employés, avec des droits liés à leur qualification personnelle et non pas à leur poste de travail. Pour la retraite c’est pareil, lorsqu’un salarié du privé prend sa retraite, il a un salaire irrévocable parce que c’est lui qui devient le support de son salaire.

Aujourd’hui, il y a un amalgame entre travail et emploi qui pose l’emploi comme la seule institution légitime du travail alors que nous avons, dans la fonction publique et avec les retraités, une autre institution légitime du travail qui est le salaire à vie. Et ce qui est bon dans la fonction publique ou après 60 ans l’est pour tout le monde ! Il faut absolument qualifier les personnes et non plus les postes. Les jeunes, comme les retraités, ont droit à un salaire à vie, à ce que leur qualification soit reconnue et que le salaire soit un droit politique attaché de façon irrévocable à la personne.

Il faut, sur le modèle de la cotisation sociale qui finance les pensions, abolir le droit de propriété lucrative en créant une cotisation économique qui assèche les profits et donne aux travailleurs la maîtrise de l’investissement. Deux conditions structurelles sont donc nécessaires pour émanciper le travail de la subordination dans laquelle il est aujourd’hui : la qualification personnelle du salaire à vie, et la maîtrise de l’investissement par la cotisation économique.

A vous de vous faire une idée, et, pour ceux/celles qui s’imaginent encore que ce salaire universel les empêchera de « travailler » et nuira à la productivité du pays, répétons que rien n’est plus faux : chacun aura, simplement, le choix et la maîtrise de son travail, qui ne sera plus subi et/ou dévalorisé. Au contraire, avec un salaire universel, le travail redeviendra motivant.

D’aprés Bernard FRIOT

« On commence à renoncer à l’impossible et ensuite on renonce à tout le reste »…Henri THOMAS

Une réflexion sur “POUR UN SALAIRE A VIE

  1. je pense que le salaire a vie, est ce que le NPA appel « l’interdiction des licenciements »….

    « mutualiser les cotisations salariales plus une cotisation économique sur la valeur ajoutée (question de rétablir ce que les actionnaires ont volé au salariat depuis les années 80), et de confier la gestion du Salaire à vie à la Sécurité sociale. »

    Je crois qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux propositions…

Les commentaires sont fermés.