LO ET LE NPA SONT NECESSAIRES ET INDISPENSABLES

J’ai pensé à un moment après le trauma de 2002 que l’on arriverait, de la LCR au PC, à construire quelque chose. Mais, il s’est avéré que le réformisme bureaucratique avait la vie dure, et que leurs relations privilégiées à l’appareil d’état les empêchent d’imaginer de grands mouvements populaires qui s’émanciperaient de leurs tutelles…. Heureusement, en 2002, l’existence de partis révolutionnaires dont je mesure bien les limites avait évité une catastrophe bien plus terrible à gauche.

Pour faire évoluer des courants de « gauche » comme on dit (je pense aux militants car j’ai compris que les appareils du PC et le micro-appareil du PG sont inguérissables), il faut une pensée organisée indépendante et active, indépendante des partis nomenclaturistes et réformistes, car ils sont l’un et l’autre. L’existence de partis révolutionnaires indépendants, même imparfaits, comme LO et le NPA, est un principe élémentaire pour faire évoluer d’autres courants ; c’est d’ailleurs pour cela que les aigreurs haineuses contre les « gauchistes » ressortent régulièrement. Ces partis sont les seuls à présenter deux travailleurs à la présidentielle, et à jeter un pavé dans le bal des politiciens professionnels !

Pour rappel, ni LO ni le NPA ne sont là pour exercer le pouvoir pour eux-mêmes, mais seulement pour favoriser les conditions d’une prise de pouvoir par les travailleurs au travers d’une forme d’organisation démocratique qui ne se définit pas en fonction des partis ou des courants politiques, et ni même en fonction de telle ou telle faction syndicale. Ce qui est recherché, c’est une autre légitimité démocratique plus large et plus réelle que la démocratie tenue en laisse par la bourgeoisie, démocratie qui n’engage que ceux qui y croient.

C’est pour cela que ces partis (LO et NPA) essayent, plus ou moins efficacement et quand ils le peuvent, de pousser à des formes de résistance et d’offensive allant bien au delà des périmètres des partis et syndicats. C’est la logique de l’auto-organisation qui se coordonne et se centralise, à des niveaux divers suivant la puissance des mouvements sociaux, c’est le cheminement de la logique de l’autogestion. C’est ce qui manque en Grèce pour incarner une autre légitimité politique d’une classe et non de partis rabattus autour du parlement.

Cela n’a rien à voir avec les logorrhées du FDG, qui sont concentrées autour des appareils, sur une logique par le haut qui n’a jamais marché, même pour des conquêtes sociales ou pour pénétrer l’appareil d’Etat. Alors, évidemment quand je parle des partis LO et NPA comme partis précieux, je parle de ceux qui essayent de maintenir la bataille pour le pouvoir des travailleurs par les travailleurs, à commencer par la mobilisation des énergies dans les batailles sociales et la coordination des luttes.

Je pense que ces partis sont l’avant garde du parti des travailleurs qui nous est nécessaire. Malheureusement de très nombreux militants ne s’y retrouvent pas tout en étant de vrais révolutionnaires. Mais c’est comme ça. Il est important que ceux qui s’agitent pour diviser, et morceler ces partis, notamment le NPA en faveur du FDG, soient contrés. Pour le reste et tous les autres qui veulent un bel et beau parti révolutionnaire : il leur faut sortir du bois, et réellement le construire.

Ca ne se fait pas par des cercles de réflexion sur le marxisme et des débats sur le vrai communisme, mais par le bruit et la fureur des vrais combats sociaux, l’organisation dans les entreprises et les quartiers d’un parti qui bosse en faveur de la résistance au capitalisme. Des formes inédites de regroupements politiques peuvent se faire à cette fin mais il faut faire réellement…Pour simplifier: Prenons partis !

Jean Pierre ACASOCA d’après des commentaires de COPAS

« L’art de la politique est de faire en sorte que les gens se desinterressent de ce qui les concerne »…Daniel MERMET

5 réflexions sur “LO ET LE NPA SONT NECESSAIRES ET INDISPENSABLES

  1. – Les révolutions arabes, qui ne sont pas finies, qui continuent dans les pays qui ont viré leurs tyrans, comme dans les pays qui ne l’ont pas viré. Avec de gigantesques mouvements de masse toujours à l’œuvre.
    – La naissance de nouveaux prolétariats remuant (le dernier en date au Cambodge), la montée en puissance du prolétariat urbain et ses luttes en Indonésie.
    – les deux plus grandes grèves que l’humanité ait connu, l’année dernière et cette année en Inde (les innombrables batailles sociales du prolétariat urbain de cet état).
    – Les secousses jamais vues depuis les années 30 dans le camp populaire aux USA, au Canada.
    – les énormes secousses sociales de ces derniers mois dans d’ex pays de l’est, notamment dans les Balkans (alors que le recul dû aux malfrats des nomenclaturas était terrible).
    – Les secousses politiques importantes en Russie (avec émergence d’une gauche révolutionnaire, chut… faut pas le dire, les moinillons, tout ça tout ça).
    – Des situations semi-insurectionelles au Kazakstan et les travailleurs du pétrole abattus à coup de FM.
    – Les tensions extrêmes en Malaisie, avec le mouvement Bersih 3.0 par exemple.
    – En Europe, de grands mouvements sociaux, des fois gigantesques, montrant qu’une attente importante existe, mais que la question d’une orientation permettant de repousser réellement la bourgeoisie manque… Les millions de manifestants enregistrés ces 3 dernières années en France, en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne; les centaines de milliers de manifestants enregistrés au Portugal, en Grèce, en Allemagne, en Tchéquie, etc…
    Tout cela montre une grande disponibilité mais un vide gigantesque politique et organisationnel.
    – Je ne parle pas de l’Amérique Latine, où de Puerto Rico au Chili, du Brésil à l’Argentine, de considérables mouvements sociaux s’affirment ou se sont affirmés malgré les vides organisationnels et stratégiques politiques et syndicaux la plupart du temps.
    – Enfin je ferai remarqué qu’il y a autant là de pays qui connaissent les coups de la crise capitaliste que de pays qui connaissent une grande expansion économique (façon de dire qu’il n’est pas exact d’affirmer que c’est essentiellement la crise qui a fait les résistances).

    Nous vivons un virage international actuellement (pour le meilleur comme pour le pire) et le moins qu’on puisse dire c’est que « la fin de l’histoire » n’aura durer que 15 ans.
    Il ne faut pas se laisser aller à un impressionnisme trop accentué par la situation française .

    Beau blog,

    Cordialement à toutes et tous,

    Copas

  2. « Je pense que ces partis sont l’avant garde du parti des travailleurs qui nous est nécessaire. Malheureusement de très nombreux militants ne s’y retrouvent pas tout en étant de vrais révolutionnaires. »

    1)
    Je pense que le concept d' »avant-garde » est une erreur, je lui préfère la notion de « courant révolutionnaire et pour le pouvoir des travailleurs » (pour faire long).

    2)
    Ce que je visais là j’ai du mal le retranscrire : Je visais le fait qu’il existe des courants révolutionnaire qui n’osent pas s’affirmer comme organisation. Par exemple l’équipe d’animation de Bellaciao et ses dizaines de milliers de lecteurs, ses centaines de participants, les liens qu’elle a avec des petits groupes de communistes sortis du PC devrait « sortir du bois » et se faire organisation. Ca ne signifie pas qu’il faille transformer Bellaciao en site d’un parti, mais…
    Dés lors une telle cristallisation aiderait NPA et LO à avoir autre chose que des forces organisées sur leur droite.

    3)
    Sur le sens de l’histoire, à par notre ami qui fantasme sur les moinillons, marxistes, etc, il convient de noter que ces 3 dernières années l’histoire semble secouer considérablement :
    – Les innombrables luttes ouvrières en Chine depuis 9 mois maintenant, les grosses secousses dans la paysannerie communautaire dense, les luttes écologiques des fois semi-insurrectionnelles . Ce n’est pas à la mode de parler de cela en ce moment (on préfère parler d’un célèbre dissident qui que quoi, sans parler de l’extrême tension sociale qui sous-tend cela). C’est en soi un événement exceptionnel qui influe sur le cours de la crise capitaliste internationale.

  3. Quand je regarde en arrière, j’aperçois des pages d’Histoire grandiose : 17, la grande marche, la baie des Cochons, Ho Chi Minh Ville… Je vois encore un puissant mouvement communiste mondial, je revois les 1ers mai planétaires, des grèves géantes, des manifs impressionnantes, une lutte des classes au quotidien et 2 fois séculaire.

    On est dans l’énorme, l’épique.

    Les partis communistes sont des machines colossales, les syndicats de classe également.

    Je revois les 2 guerres mondiales, les guerres de libération, les dictatures mises en place à des fins de répression de masse. Je revois 36 et la guerre d’Espagne, je revois des Picasso, des Neruda, des Hikmet, des Aragon, Eluard, Amado…

    Je revois tout un monde prolétaire actif, dynamique, lucide, le poing levé.

    Voilà ce que je vois.

    Puis, il y a l’offensive : Nicaragua, Salvador, Argentine, Chili. Reagan et Thatcher, l’Internationale socialiste, la trahison continue. Le glissement à droite est mondial. Jusqu’à l’effondrement du mur, de l’URSS, des pays de l’Est. Le monde devient unipolaire, ultralibéral, globalisé, mondialisé, accompagné d’une série de guerres impérialistes pour la « bonne cause » : la démocratie, la chose humanitaire. C’est à peu près la guerre du Vietnam, sauf que tout le monde est réjoui.

    Ah, la démocratie! Depuis qu’elle s’est mariée avec le chômage, elle nous a donné de beaux enfants, le terrorisme, l’islamophobie, la fascisation des consciences européennes, l’austérité et des milliardaires…

    Eh donc?

    Si 2 couvents de moinillons, marxistes jusqu’aux poils pubiens, se lancnt dans la lutte des classes, putain! ça va chier!

    Rendors-toi, ma chérie, tu rêves, là, t’as pas digéré le dîner d’hier soir…

  4. L’onanisme marxiste-léniniste, j’savais pas trop que ça existait. Bin si, la preuve.

    Les grands partis sont-ils bureaucratiques et par là même sclérosés? La belle affaire. La réussite serait dans le léger, le subtil, l’aérien. Des voltigeurs véloces du verbe et de l’action, et le tour est joué. Bientôt, camarade, c’est le grand soir…

    Hein? C’est pas pensé, ça? Des prolos un peu curés, répandant la bonne parole en respectant une ascèse révolutionnaire. Pas une secte, pas une chapelle, mais bon, un truc pas pesant. Sans chefs, que des camarades zégaux zet fraternels. Un couvent, quoi.

    Non, camarade. Le parti des travailleurs, c’est le parti de tous les travailleurs. C’est une armée, une citoyenneté « partagée ». La révolution, c’est l’affaire de tous, de toute la démocratie, en tant qu’elle est foncièrement populaire et populeuse.

    LO et NPA… Sans déconner. C’est quand, le grand soir? Va savoir, dans 1000 ans ou 2000…

    • bonjour,
      ou vous ou moi, ne lisons pas la même chose:
      « Le parti des travailleurs, c’est le parti de tous les travailleurs. La révolution, c’est l’affaire de tous…. », je pense que c’est ce qui est dit dans l’article!

      Je ne pense pas que le NPA ou LO prendrons un jour le pouvoir (d’ailleurs ils ne le veulent pas pour eux-meme et n’ont pas d’homme ou de femme providentiels a proposer) mais comme le dit J.P.Acasoca, il sont necesssaires . Lors des elections de 2007, les journaux traitaient le programme de la LCR d’archaique et totalement irrealisable et 5 ans apres ses mesures sont plus que jamais d’actualité et reprises par d’autres.

      Ensuite, ils sont a mille lieu des professionnels de la politique et on une conception du pouvoir et du rapport a l’etat qui destabilise les electeurs, les gens ne sont pas pret, mais j’espere que ça leur permet de voir autre chose que le le circus politicus…

      Quand a savoir si le grand soir sera dans 1000 ou 2000 ans, avec les partis institutionnels de gauche se sera sans doute dans 10 000 ou 20 000….

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