Chacun sait que la majorité, pour ne pas dire la totalité de nos problèmes viennent de notre système monétaire et de tous ses avatars liés aux banques, et aux différents organismes financiers. De simple moyen de paiement permettant de faciliter les échanges, l’argent est devenu un moyen de domination, de spéculation, d’enrichissement et d’exploitation. L’argent permet aussi de corrompre des élus ou de simples citoyens lambdas, pour des fins personnelles. L’argent est un moteur puissant pour tous les actes illégaux. La délinquance, le banditisme, le lobbysme, le trafic de drogue ou d’armes, les dessous de table, la prostitution et diverses autres petites choses auraient du mal à exister s’il n’y avait pas d’argent liquide…
La fabrication d’argent liquide a également un cout, c’est pour cela parait-il que nous allons supprimer les pièces d’un et deux centimes d’euros. Alors remplaçons pièces et billets par carte bleue et carnet de chèques. Puisque nos gouvernements prétendent mettre tout en œuvre pour lutter contre la délinquance, supprimer l’argent liquide est un moyen beaucoup plus expéditif que de mettre des cameras de surveillance à chaque coin de rue.
Carte bleue et chèques sont facilement repérables et identifiables, et l’on voit mal un dealer, une prostituée ou un voleur refourguant du matériel volé accepter d’être payé de la sorte. Finis également le travail au noir et les cotisations qui passent à l’as. Finies aussi les valises d’argent qui parait-il circulent lors des élections, ou pour « faciliter » certains marchés publics. Tout est déclaré, tout est contrôlé et cela ne change rien pour le citoyen de base qui n’a rien à cacher et dont l’administration sait déjà tout de ses revenus. Ce serait évidement beaucoup plus compromettant et délicat pour la personne qui ramène chaque semaine des gros paquets de chèques à la banque ou pour ceux dont le compte est alimenté par une ribambelle de cartes bleues. Finis également les faux monnayeurs, puisque l’argent liquide n’existerait plus il n’y aurait rien à contrefaire, toutes pièces et billets seraient de facto faux !
Parallèlement il faut bien sûr supprimer le secret bancaire et créer une véritable banque publique socialisée sous contrôle de la population, pour qu’elle ne dépende pas que de nos seuls politiques. Une banque qui prête à taux zéro pour tout ce qui est investissement public, et notamment pour financer des logements de qualité en quantité suffisante pour que plus personne ne dorme dans la rue, pour financer l’hôpital et l’enseignement public, pour les soustraire aux appétits de prédateurs qui veulent mettre la main sur ce qui serait pour eux une source de profits énormes. Profits qui se feraient bien entendu au détriment du plus grand nombre, c’est-à-dire de la population dans son ensemble.
Tous ceux qui nous promettent à chaque élection de combattre l’insécurité, et bien ont maintenant les moyens de lutter concrètement contre ce qu’ils dénoncent, mais bien sûr, pour certains d’entre eux, c’est dire au revoir aux dessous de table, aux commissions occultes et à tous ces petits cadeaux auxquels ils se sont habitué, car sans argent liquide il sera beaucoup plus facile de tracer la provenance de « certains dons » !
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Retour à l’étalon OR
La liquidité est une qualité intrinsèque à toutes les formes de la monnaie. Ces formes sont principalement la monnaie scripturale et la monnaie fiduciaire. Les billets, les pièces ne sont que des formes de la monnaie qui peuvent disparaitre d’elles-mêmes sans que cela ne change quoi que ce soit. D’ailleurs le chèque disparait et dans bien des pays il n’a jamais existé.
Ce qui importe, c’est le rapport social dont la monnaie est la forme institutionnalisée. C’est ce rapport social (comme capital) qu’il importe de changer, ce qui suppose de modifier fondamentalement les rapports de production et les formes des échanges et de la distribution des biens produits.
C’est vrai que la spéculation et toutes formes de fraude sont un fléau – mais la cause principale de ce fléau réside dans le fait que certains détiennent des créances sur l’économie (sous la forme de monnaie non investie) qu’il leur est impossible de valoriser productivement : c’est ce qu’on appelle la suraccumulation du capital.