CONCENTRATION DES MEDIAS EN FRANCE

Dans la presse magazine, quatre groupes dominent le marché : Hachette Filipacchi Médias (propriété de Lagardère et qui constitue le premier éditeur mondial de magazines, avec notamment en France Elle, Télé 7 jours, Entrevue, Choc, le Journal de Mickey, etc.), Prisma-Presse (filiale de la multinationale allemande Bertelsmann, qui possède Géo, Capital, Télé Loisirs, VSD, Voici, Gala, Femme actuelle, etc.), Mondadori France (filiale du groupe italien Mondadori qui a racheté EMAP en 2006, et qui possède notamment Auto Plus, Télé Poche, Science et Vie, etc.), et à un degré moindre le groupe Bayard Presse (qui possède notamment des magazines éducatifs).

Dans la presse hebdomadaire, on trouve le plus gros groupe de presse belge Roularta (l’Express, l’Expansion, l’Étudiant, Lire ou encore Studio Ciné Live), le groupe Artémis, propriété de François Pinault (le Point) et le groupe Perdriel (le Nouvel Obs, Sciences et Avenir et Challenges).

Dans la presse quotidienne, le paysage est un peu plus diversifié. Le groupe Hersant Médias (très présent dans la presse quotidienne régionale), le groupe Amaury (avec l’Équipe et le Parisien, mais le groupe Lagardère possède 25 % du capital du groupe Amaury), la Socpresse (propriété de Dassault, avec le groupe Figaro), le groupe La Vie-Le Monde (qui édite le Monde, mais aussi Télérama, Courrier international ou le Monde diplo), le groupe Ouest-France (qui détient plusieurs journaux régionaux mais aussi le journal gratuit 20 minutes), on retrouve le groupe Bolloré (Direct matin), le groupe Bayard Presse (la Croix) et enfin la holding de Rothschild (Libération).

Concernant la radio, on trouve pour l’essentiel quatre groupes : là encore le groupe Lagardère (avec Europe 1, Europe 2, RFM, Virgin Radio, etc.), de nouveau le groupe Bertelsmann (qui possède le groupe RTL, c’est-à-dire les chaînes RTL, RTL2 et Fun Radio), le groupe NRJ (propriétaire non seulement de NRJ mais aussi Nostalgie, Chérie FM ou Rires et chansons), et puis enfin Radio France (entreprise publique qui rassemble notamment France inter, France info, France culture ou le Mouv’).

Quant à la télévision, on compte à peine quatre grands acteurs : Bouygues (avec évidemment le groupe TF1, qui possède aussi TMC, LCI, NT1, Eurosport, la chaîne Histoire, Série Club, etc.), le groupe Bertelsmann (qui, à travers le groupe RTL possède M6, W9, Paris Première, Téva, les quatre chaînes musicales de M6, etc.), le groupe Canal+ (possédé par Vivendi, avec – outre la chaîne Canal+ – les chaînes I-Télé, Sport+, Comédie, Infosport, Jimmy ou encore Cuisine TV), et enfin le groupe public France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô).

Dix-neuf groupes privés et deux groupes publics contrôlent donc l’essentiel des grands médias en France. Parmi eux, les groupes Bertelsmann et Lagardère apparaissent ultra dominants. Il faut aussi rappeler que Lagardère est propriétaire du groupe Hachette Livre qui contrôle une grande partie du secteur de la distribution (magasins Relay ou Relay H) et de l’édition (Armand Colin, Fayard, Stock, etc.). Mais cette concentration se retrouve aussi à travers les participations croisées qui font, par exemple, que Lagardère détient 25 % du groupe Amaury ou que Direct matin est possédé par Bolloré et le groupe le Monde.

La question du rôle des médias et de leur mise en coupe réglée par les classes dominantes est rarement traitée, pour ne pas dire jamais, lors des élections par exemple, les thèmes sont largement imposés par le pouvoir, avec l’assentiment de médias dociles. Le secteur public, en bonne partie dénaturé par des années de politiques libérales ou sociales-libérales, doit être complètement repensé et libéré des logiques capitalistes.

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